Gérer une entreprise consiste souvent à jongler des chiffres pendant de longues heures par semaine. La comptabilité de l’entreprise comprend de nombreuses catégories de chiffres aux dénominations parfois compliquées.
Le chiffre d’affaires et le bénéfice sont deux notions bien distinctes, mais qui sont fréquemment confondues chez beaucoup de profanes et même chez certains entrepreneurs débutants.
Nous vous expliquons dans cet article ce qu’est le chiffre d’affaires, ce qu’est le bénéfice et les différences entre les deux.
Le chiffre d’affaires
Le chiffre d’affaires est un concept très simple. Il correspond à la valeur hors taxes de toutes les ventes réalisées par la société, c’est donc un indicateur du volume d’affaires conclues au sein de l’entreprise. Le chiffre d’affaires peut être calculé pour une longue période qui peut correspondre à l’exercice comptable, mais il peut être décomposé en périodes plus courtes. Il est ainsi possible d’avoir le chiffre d’affaires quotidien, hebdomadaire ou mensuel.
Il est aussi possible de le décomposer selon les activités. Si l’entreprise vend plusieurs produits, elle peut décortiquer son chiffre d’affaires total en chiffre d’affaires par type de produit.
Cet indicateur est parfois utilisé par les entreprises pour évaluer le travail de leurs commerciaux . Cela permet de stimuler la concurrence entre eux également. Ces entreprises calculent le chiffre d’affaires réalisé par chaque vendeur pour faire le bilan de leur travail mensuel par exemple.
Le bénéfice
Ce qui est généralement appelé “bénéfice” à une dénomination comptable plus juste et précise : le résultat.
Le résultat est ce qui reste du chiffre d’affaires après avoir retiré les charges. Celles-ci correspondent au loyer des locaux de l’entreprise s’ils sont loués ou aux charges immobilières. Il faut aussi y intégrer les salaires, les charges sociales, les coûts de l’énergie. Dans un second temps, il y a la charge du transport et toutes les autres dépenses liées au fonctionnement de l’entreprise.
Donc : Résultat = Chiffre d’affaires – Charges.
Si le chiffre d’affaires calculé sur une période est supérieur aux charges de la même période, le résultat est positif. On peut alors parler de bénéfice.
Si le chiffre d’affaires est inférieur aux charges, le résultat est négatif. On ne peut plus alors parler de bénéfice mais de perte.
Comment calculer le bénéfice ?
On ne calcule pas un bénéfice mais un résultat net, qui, s’il est positif, est un bénéfice. Voici la formule pour calculer le résultat net :
Résultat net (bénéfice ou perte) = produits - charges
Les produits correspondent aux produits d’exploitations, produits financiers et produits exceptionnels. Les charges regroupent, quant à elle, les amortissements, les provisions, les charges financières et charges exceptionnelles.
Quelle différence entre bénéfice brut et bénéfice net ?
En France, on appelle bénéfice brut, la part dégagée par l’entreprise avant soumission à l’impôt sur les sociétés, dont le taux est de 33,33%. Cependant, les TPE et PME dont le chiffre d’affaires HT est inférieur à 7 630 000 euros peuvent bénéficier d’un taux réduit de 15% sur les 38 120 premiers euros de bénéfice. Le bénéfice net correspond donc à ce qui reste une fois les impôts réglés. Le bénéfice brut et le bénéfice net ne sont en conséquence pas calculés de la même façon.
Que faire des bénéfices d’une entreprise ?
Verser des dividendes
Le bénéfice peut être partiellement ou totalement distribué aux associés, il se calcule selon la formule suivante :
Bénéfice distribuable = bénéfice de l’année – pertes antérieures – dotation de la réserve légale – dotation de la réserve statutaire + réserves distribuables + report à nouveau créditeur.
Le report à nouveau est créditeur lorsque la société a réalisé des bénéfices les années antérieures. Il est débiteur lorsqu’elle a réalisé des pertes. Il ne peut y avoir de distribution de bénéfice tant qu’il apparaît un report à nouveau débiteur au bilan avant affectation du résultat. Le régime fiscal des distributions de dividendes dépend de la nature des associés ou actionnaires : personne physique ou sociétés.
Les dividendes versés à des personnes physiques
Le 15 du mois suivant la distribution des dividendes, la société distributrice doit payer, à l’aide d’un formulaire 2777, les prélèvements sociaux au taux de 15,5% et le prélèvement non libératoire de 21%. Ce dernier constitue un acompte, venant en déduction de l’IRPP payé l’année suivant le versement. Les foyers fiscaux dont le revenu fiscal de référence n’excède pas 50.000 € pour les personnes seules et 75 000 € pour les couples peuvent être dispensés de ce prélèvement. L’année suivante, le dividende est soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu, après la déduction d’un abattement de 40%.
Exemple : un dividende brut de 10.000 euros est distribué à un associé d’une SARL. Ainsi, l’associé percevra un montant net de 6.350 euros.
En N+1, il devra déclarer 10.000 euros sur son imprimé 2042 et sera imposé au barème progressif de l’IR sur 6.000 euros du fait de l’application de l’abattement de 40%. Il bénéficiera en outre d’un crédit d’impôt de 2.100 euros, venant s’imputer sur l’impôt sur le revenu devant être payé.
À compter de 2018, les dividendes seront soumis à un prélèvement forfaitaire libératoire de 30%, prenant en compte les prélèvements sociaux (dont le taux passera à 17,2%) et l’impôt sur le revenu (12,8%). Il sera toutefois possible d’opter pour l’abattement de 40% et le barème progressif.
Le bilan : une photographie du patrimoine de l’entreprise
Le bilan est une photo de ce que possède et doit l’entreprise à un moment donné. Il permet notamment d’évaluer la conduite dont l’entreprise se finance (avec ses capitaux propres, en empruntant ou en repoussant le paiement des factures) pour acheter ses outils de production (locaux, machines, logiciels…) et compenser les délais de paiement des clients.
Le compte de résultat permet essentiellement d’évaluer la pertinence économique de l’activité de l’entreprise et le bilan permet d’apprécier la solidité financière mobilisées pour mettre en place l’activité économique. Le bénéfice dégagé (ou la perte subie) qui est indiqué dans le compte de résultat est repris dans le bilan en étant ajouté ou retranché des capitaux propres.
Par analogie, le budget d’un ménage peut être assimilé à un compte de résultat et son patrimoine (logement, épargne déduction faite des emprunts…) assimilé au bilan.
Des différences non-négligeables
Distinguer le chiffre d’affaires et le résultat est indispensable pour la bonne gestion de l’entreprise. Le chiffre d’affaires est l’argent qui rentre dans les caisses de l’entreprise sur une période donnée. Le bénéfice ou le résultat positif est l’argent réellement gagné par l’entreprise, après soustraction des charges. C’est donc un indicateur plus précis et plus pertinent des résultats financiers de l’entreprise.
Les deux chiffres sont, entre autres, utiles à la réalisation du bilan de l’entreprise. Celui-ci permet d’avoir une vue générale sur les performances de l’entreprise et son évolution par rapport aux périodes précédentes.
L’autre différence entre le chiffre d’affaires et le bénéfice est le fait que ce sont les bénéfices qui sont soumis à l’imposition. Les charges quant à elles, peuvent au contraire, profiter de certaines aides visant à soutenir les entreprises, notamment pendant les crises.